La stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux est un facteur clé contribuant aux inégalités en matière de soins de santé. Cela a d’ailleurs été souligné dans le rapport de l’Initiative spéciale de l’OMS sur la santé mentale. Il est donc essentiel de comprendre la stigmatisation sociale des personnes souffrant de troubles de la santé mentale ou de la toxicomanie pour réduire ou éliminer les conséquences négatives subies par les personnes concernées.
Une publication récente résume les recherches sur la stigmatisation sociale des personnes souffrant d’un trouble de la consommation d’alcool par rapport aux attitudes envers les personnes souffrant d’autres troubles mentaux.
Le numéro de mai d’Alcoholism présente une analyse des recherches publiées entre 2010 et 2020 sur la question de la stigmatisation des toxicomanes. Les chercheurs qui ont analysé les sources ont défini la stigmatisation comme un processus dans lequel les personnes sont – premièrement – étiquetées et donc assignées à un groupe étranger, deuxièmement – soumises à des stéréotypes et des préjugés, et troisièmement exposées à la discrimination et à la distance sociale.
Dans ce processus, chaque composant peut renforcer mutuellement les autres. Il convient de noter que, bien que le processus de stigmatisation commence par un étiquetage et un stéréotype, la personne qui en fait l’expérience ne le ressent pas nécessairement. Cependant, les derniers éléments, tels que la discrimination, sont généralement tangibles pour les personnes concernées et sont plus susceptibles d’être perçus comme nuisibles.
Processus de collecte et d’analyse des données
Le travail discuté ici est une mise à jour d’une revue antérieure (publiée en 2011) dans laquelle 17 résultats différents sur les attitudes envers les buveurs nocifs et à risque ont été comparés aux attitudes envers les personnes souffrant d’autres troubles mentaux. Les auteurs de cette étude ont conclu que “les personnes dépendantes de l’alcool (et d’autres stimulants ou activités) sont particulièrement stigmatisées”.
La présente publication couvre les recherches menées d’octobre 2010 à décembre 2020.
ÉTHIQUE
D’après l’enquête finlandaise, trois quarts des personnes interrogées ont indiqué que la schizophrénie et l’autisme sont des maladies, et plus de la moitié considèrent la dépression, les troubles de l’alimentation, le syndrome d’anxiété paroxystique et le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) comme des maladies. Les résultats étaient moins clairs pour la dépendance à l’alcool, la toxicomanie, les phobies sociales, les troubles anxieux généralisés et l’insomnie. Près de 50 % des personnes interrogées sont d’accord, au moins dans une certaine mesure, pour dire que l’alcoolisme est une maladie, tandis qu’environ un tiers pense le contraire et un cinquième n’a pas d’opinion sur le sujet.