1. Le réflexe Cyclamed
Le "réflexe CYCLAMED" consiste à rapporter chez le pharmacien tous les Déchets Issus de Médicaments (médicaments éventuellement non utilisés périmés ou non et les emballages vides ou non) qui restent à la fin d'un traitement pour les valoriser.
Pourquoi adopter ce réflexe ?
Tout le monde connaît surtout la redistribution des Médicaments Non Utilisés par nos partenaires humanitaires à ceux qui n'ont pas les moyens de se les procurer, dans le Tiers Monde mais aussi en France.
Mais beaucoup ignorent son intérêt pour l'environnement et les raisons pour lesquelles nous demandons de rapporter à son pharmacien tous les déchets générés par la consommation de médicaments, y compris les emballages vides. Il faut bien avouer que ces déchets sont tellement anodins qu'ils ne culpabilisent pas le citoyen, même écologiste, qui les jette à la poubelle. Il y a pourtant des arguments forts qui justifient le retour de ces déchets à l'officine :
C'est la seule façon de les valoriser. Si vous les mettez dans une poubelle, la plupart du temps ils vont finir dans une décharge, sans être valorisés (plus de 40 % encore aujourd’hui). Même lorsque le tri sélectif est mis en place par la commune, dans la grande majorité des cas ils ne peuvent pas être recyclés en raison de leur petite taille ou de leur composition mêlant de nombreux matériaux. En revanche, si vous les confiez à votre pharmacien ils seront valorisés à des fins énergétiques.
C'est un geste simple et efficace. Il reste à la fin d'un traitement des matériaux d'emballages et des substances médicamenteuses qu'il serait illusoire de vouloir séparer et que nous devons traiter ensemble. Il y a donc un seul message à faire passer au consommateur : rapporter le tout à l'officine.
Ainsi donc le retour des emballages de médicaments à l'officine a bien un fondement écologique rationnel et il convient d'insister sur la dimension environnementale de notre dispositif pas suffisamment connue.
2. Les attitudes et comportements du grand public
Les résultats qui suivent sont extraits d'une enquête barométrique, réalisée (en mars 2004) auprès d'un échantillon de plus de 1 000 personnes, que nous avons confiée depuis 10 ans à l'institut Louis Harris. Les principaux enseignements sont les suivants :
Le tri sélectif des déchets :
Après une légère baisse constatée en 2003 dans les intentions de tri de nos concitoyens, le recyclage connaît une reprise en 2004 pour l’ensemble des produits. Même les emballages vides de médicaments progressent (un Français sur deux déclare les trier). Le verre devance encore l’ensemble des produits avec 91 % de trieurs mais après plus de 25 ans de fonctionnement.
La notoriété de CYCLAMED :
La notoriété est un paramètre important, car elle constitue un préalable à l'acquisition du « réflexe CYCLAMED». Depuis des années, nous atteignons des scores très élevés. En 11 ans d’existence, la notoriété du dispositif a progressé de façon exceptionnelle : de 7 % de notoriété avant description et 22 % après description en 1995, on passe en 2004 à 73 % avant description et 78 % après description. Comme les années précédentes, les femmes se distinguent par une meilleure connaissance de notre filière. Ce sont elles principalement qui gèrent, en effet, l’armoire à pharmacie familiale. On note également une sur-pondération auprès des provinciaux.
Les opinions sur le dispositif :
Le phénomène le plus important révélé par cette enquête est la remarquable continuité (avec même une légère hausse) de la reconnaissance unanime de l'intérêt porté par nos concitoyens à notre action. Depuis l'origine, ils sont en effet 97 ou 98 % à exprimer qu'ils sont très ou assez intéressés par CYCLAMED. Parmi eux en 2004, 64 % se déclarent « très intéressés » . C'est la preuve s'il en était besoin que ce service rendu par les pharmaciens est unanimement apprécié.
L'acquisition du " réflexe CYCLAMED " :
Après une croissance continue depuis la création de Cyclamed, nous atteignons notre meilleur score : 77 % des Français déclarent déjà déposer leurs Médicaments Non Utilisés et les emballages de médicaments chez leur pharmacien. Cette attitude est plus fréquente chez les femmes (82 %) et les provinciaux (79 %). De plus, il apparaît cette année un rajeunissement puisque les 50-64 ans déposent à 83 % leurs D.I.M. en pharmacie.
3. Les comportements des pharmaciens
Pour analyser les comportements des pharmaciens, une enquête confiée (tous les deux ans) à l’institut Louis Harris a été réalisée sur un panel de 200 pharmaciens en mars 2003.
L'appréciation du dispositif :
A l'unisson des attentes de leurs clients, les pharmaciens y sont très ou assez favorables à 96 %, dont plus de la moitié (57 %) très favorables. Ce résultat est très positif si l'on veut bien se rappeler qu'il s'agit pour eux d'un engagement volontaire et bénévole qui se traduit par un certain travail.
L'implication dans le dispositif :
Au-delà de la simple acceptation du retour des DIM qui est aujourd'hui le cas de presque tous les pharmaciens, nous nous sommes intéressés à ceux qui participent de façon active à l'opération. On remarque une progression sensible de la participation avec 55 % de pharmaciens très actifs, pour arriver à un total de participation tout à fait ou plutôt active de 88 % des pharmaciens. Leurs motivations principales sont claires : ils considèrent prioritairement que c’est le rôle, le travail d’un pharmacien responsable et ensuite que cela est écologique.
Mais que recouvre cette participation active ? C'est le tri des DIM pour en extraire les M.N.U. qui arrive en tête avec 83 % de pharmaciens le pratiquant, suivi de l'information sur l'opération à leurs clients pour 72 % (contre 62 % en 2001). Ces résultats très positifs (98 % d’entre eux trouvent également bonne l’organisation) contrastent avec le faible pourcentage de pharmaciens donnant à leurs clients des sacs (28 %) ou des fiches-conseils (16 %).
Au total, on constate que 98 % des pharmaciens offrent à leur clientèle un service de qualité dans le dispositif CYCLAMED, ce qui correspond à un score encore plus favorable qu’en 2001. Cela s’explique peut être par le fait que l’équipe officinale (75 % d’entre elle) déclare informer plus ses patients consommateurs.
Conclusion
Trois valeurs fondatrices de notre association mobilisent les pharmaciens et au-delà nos concitoyens :
La dimension humanitaire :
seule la présence de pharmaciens permet de garantir la redistribution de médicaments de qualité correspondant aux besoins des populations concernées en France ou à l’étranger.
La protection de l'environnement :
le choix de la valorisation énergétique des Déchets Issus de Médicaments est faite non par dogmatisme, mais par pragmatisme. C'est la voie qui permet à la fois l'élimination propre de substances médicamenteuses qu'ils contiennent encore et la récupération de l'énergie produite par les emballages (sous forme d’électricité et de chauffage).
Le bon usage du médicament :
ce vocable pharmaceutique recouvre un comportement responsable des patients-consommateurs par rapport au médicament. Il comprend notamment le respect des posologies de traitement et, pour ce qui nous concerne plus directement, le retour des DIM à son pharmacien dès la fin du traitement. On peut ainsi éviter les ingestions accidentelles de médicaments par les enfants : savez-vous qu'il y en a plus de 20 000 par an en France et que c'est la première cause d'accident domestique chez les enfants de 1 à 4 ans ?
Ces trois valeurs fortes sont très mobilisatrices.
A nous de savoir mieux les faire connaître pour qu'elles soient partagées par un nombre croissant de nos concitoyens. |