Le 23/03/2017 | Propositions pour développer la e-santé en France
Le Think tank, Renaissance Numérique a fait appel à 17 experts (médecins, pharmaciens, industriels du secteur, start-up, juristes, acteurs publics, associations de patients) qui ont élaboré 36 mesures pour développer la e-santé en France.
Le Think tank a réalisé une étude en partenariat avec Médiamétrie qui révèle l’intérêt des Français pour les dispositifs de santé connectés, mais également la persistance de freins au développement de ces usages : la fiabilité des résultats, l’exploitation des données et le manque de suivi et d’appui médial dans l’utilisation de ces dispositifs.
Le rapport propose des pistes d’actions pour pallier ces freins et promouvoir la santé connectée, véritable enjeu pour le système de santé.
La multiplication des applications et objets connectés dans le domaine de la santé offre une nouvelle possibilité pour les pharmaciens d’accompagner les patients dans le suivi de leurs maladies chroniques ou le développement de « bons » comportements de santé.
Alors que le système de santé à l’ère du numérique permet une plus grande autonomie des patients, L’UNPF encourage les pharmaciens à se positionner dans ce nouveau parcours de soin comme tiers de confiance qui propose des services pour accompagner chaque personne qui le désire dans la gestion de sa santé au quotidien. Les pharmaciens possèdent les connaissances et compétences pour apporter des conseils sur le sevrage tabagique, sur le suivi d’un régime alimentaire particulier, la location de matériels connectés et la lecture des résultats, etc.
Les propositions de l’UNPF, développées par Eric Myon, Secrétaire Général sont les suivantes :
- – Apporter un cadre réglementaire afin que le pharmacien puisse exercer pleinement son rôle de professionnel de santé et apporter les premiers conseils et soins. Cela signifie qu’il faut le rémunérer pour ces prestations. Ce n’est pas nécessairement à l’assurance maladie de payer, cela peut-être également des complémentaires ou les patients selon les services proposés. Les pharmaciens doivent pouvoir facturer des honoraires de façon protocolisée, qui protège le patient et offre une réelle opportunité pour l’économie de la santé et plus largement du pays.
- – Etre un tiers de confiance sur la donnée des patients et usagers d’application ou dispositifs de santé connectés. Aujourd’hui, les usagers estiment qu’il existe un risque quant au respect de la vie privée, la sécurité de leurs données et la fiabilité des données. Au plus près des patients, le pharmacien peut recueillir leurs données, opérer les premières analyses, détecter des anomalies, mettre à disposition du matériel complémentaire, former à leur utilisation. En bref, devenir le pilier d’une nouvelle santé qui emploie les opportunités de ces nouveaux matériels d’accompagnement, notamment en les vendant dans leur espace, avec un service d’accompagnement humain.
- – Placer le pharmacien au premier rang de l’épidémiologie par la data, en lui permettant de faire remonter ses informations à un organisme central. Le pharmacien est, plus que tout autre, l’observateur de terrain de la santé en France. En traitant et faisant remonter les informations pertinentes tirées des données auxquelles ils ont accès par les prescriptions médicales et la consommation de médicaments, les pharmaciens feront partie de toute étude qui cherche à mieux comprendre le profil sanitaire des territoires, et de ce fait, anticiper leurs besoins. À cette fin, pour faire de la prévention plus efficacement, il faut mettre en place un agrégateur national de ces données.
- – Créer une base des médicaments présents sur le marché afin de proposer une vraie offre d’accompagnement dans le maintien à domicile et les soins ambulatoires. Une base comportant les noms et les photos des comprimés permettrait de créer d’excellentes applications de piluliers connectés pour assurer la bonne prise de traitement des patients et afin d’endiguer enfin le problème de l’observance qui coûte aujourd’hui 9 Milliards d’euros pour la collectivité.
Téléchargez le rapport : E-Sante-Renaissance_NumeÌrique.pdf (1.55 Mo)