Les négociations en vue de l’élaboration d’une nouvelle convention entre les pharmaciens et l’assurance maladie ont débuté.
L’état des lieux économique présenté par l’Assurance maladie montre une augmentation de la marge des pharmaciens (marge réglementée + honoraires à la boîte + honoraires complexes) de 1% entre 2015 et 2016.
Concernant la rémunération des pharmaciens, l’assurance maladie inclut le CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi), ce que dénonce vigoureusement l’UNPF car cela n’a rien à voir avec l’assurance maladie.
Cette présentation permet à l’Assurance maladie d’annoncer une augmentation de 1,29% de la rémunération des pharmaciens en 2016 par rapport à 2015.
Plusieurs séances de négociations sont prévues, mais l’assurance maladie a d’ores et déjà présenté des pistes concernant la rémunération des pharmaciens.
Elle propose notamment d’opérer un transfert plus important de la marge réglementée vers l’honoraire de dispensation (entre 10 et 20%).
De nouveaux honoraires pourraient également être proposés aux pharmaciens en rémunération de leurs compétences dans l’analyse d’ordonnance, la conciliation, l’observance… Cette solution, préconisée par l’UNPF depuis longtemps permettrait de mettre en avant la valeur ajoutée du pharmacien clinicien, d’offrir plus de services aux patients, d’être rémunéré pour des actes intellectuels et non plus seulement en fonction du nombre de boîtes délivrées.
Cela aurait surtout l’avantage de répondre aux défis et attaques des acteurs extérieurs à la profession.
Par ailleurs, en mettant les compétences du pharmacien clinicien au service des patients, les bénéfices en termes de santé publique et de coûts seront importants.
Le pharmacien clinicien gère l’observance, réalise des plans de prise ou des bilans de médication, gère la PDA (préparation des doses à administrer) en ville, participe au développement de la télémédecine, contribue à l’essor de l’interprofessionnalité… En effet, dans les zones de déserts médicaux, le pharmacien peut être un « guichet d’entrée » qui permettrait de traiter les symptômes immédiats et de rediriger, si nécessaire, les flux vers les médecins ou les urgences.
Le développement des entretiens pharmaceutiques est également en discussion.
L’UNPF pense, au contraire, qu’il faut sortir de ces entretiens pharmaceutiques trop longs, trop complexes pour mettre en place le pharmacien clinicien et enfin faire du pharmacien l’acteur de soins de premier recours.
Les négociations conventionnelles doivent permettre de dessiner les contours d’un nouveau métier pour les 5 ans à venir et non faire perdurer des actions qui n’ont pas su motiver plus de 2% de la profession (436 pharmacies sur 21 800 proposent des entretiens pharmaceutiques).