L’IGAS[1] a publié son rapport relatif à la « pertinence et (l’) efficacité des outils de politique publique visant à favoriser l’observance ». Les conséquences de la non-observance en termes de santé publique et de coûts pour la collectivité en font un sujet essentiel dans une économie contrainte.
En effet, selon IMS Health, la non observance serait responsable de 12 000 décès, de 10% des hospitalisations et coûterait 9 Mds d’euros à la collectivité par an. Or, tout cela est évitable …
Si l’IGAS estime qu’il ne faut pas subordonner le remboursement à la bonne observance des traitements par les patients, elle suggère de reprendre et développer les programmes d’éducation thérapeutique, tels que le prévoyait la loi HPST et de faire des expérimentations.
Comme le propose l’UNPF, l’IGAS estime que le pharmacien constitue un maillon essentiel pour améliorer l’observance. C’est lui qui repère les situations à risque et apporte la bonne information au médecin /au patient et oriente ce dernier.
Notre exercice professionnel doit évoluer et aller vers plus de prévention, d’action sur les traitements, de services proposés aux patients… Pour l’UNPF, les missions du pharmacien de demain seront multiples :
Le pharmacien devra percevoir une rémunération adéquate, liée à des actes intellectuels en complément de la rémunération liée aux volumes. C’est d’ailleurs ce que propose le rapport de l’IGAS.
L’UNPF revendique (cf livre blanc) le statut de pharmacien clinicien qui permettra d’exercer pleinement le métier pour lequel il a été formé. En mettant les compétences du pharmacien clinicien au service des patients, les bénéfices en termes de santé publique et de coûts seront importants.
Le pharmacien clinicien gère, non seulement, l’observance, mais réalise des plans de prise ou des bilans de médication, gère la PDA (préparation des doses à administrer) en Ehpad et en ville, participe au développement de la télémédecine, contribue à l’essor de l’interprofessionnalité… En effet, dans les zones de déserts médicaux, le pharmacien peut être un « guichet d’entrée » qui permettrait de traiter les symptômes immédiats et de rediriger, si nécessaire, les flux vers les médecins ou les urgences.
Toutes ces missions, basées sur le cœur de métier du pharmacien, permettront d’améliorer l’observance des patients, d’assurer la sécurité de la chaîne des médicaments, de favoriser la relation avec les patients, de mettre en valeur la compétence et la valeur ajoutée du pharmacien, de développer l’interprofessionnalité, de mettre l’accent sur la prévention et de réaliser des économies.
Il est temps de faire évoluer la rémunération, basée uniquement sur les volumes et de mettre en place un système efficace de « triage » et de prise en charge de symptômes des patients par le pharmacien.
C’est pourquoi, l’UNPF travaille en étroite collaboration avec les services du Ministère de la santé pour mettre en place rapidement une expérimentation du pharmacien clinicien et d’en évaluer les effets.