L’Ordre National des pharmaciens a publié son panorama annuel des pharmaciens au 1er janvier 2016.
L’Ordre a recensé 22 221 officines et 27 827 titulaires en 2015. Le nombre de fermetures s’est accéléré, il a concerné 181 officines en 2015, soit une augmentation de 47% par rapport à 2014. Désormais, une officine ferme tous les 2 jours. 800 pharmacies ont fermé en métropole entre 2010 et 2015, essentiellement localisées en Ile de France (30% du total des fermetures) et en Rhône-Alpes.
Comme pour les années précédentes, le manque d’attraction de la profession de pharmacien d’officine est flagrant. Seuls 30% des étudiants choisissent désormais cette filière. Or, l’âge moyen des titulaires d’officine a franchi le cap des 50 ans et la proportion des pharmaciens âgés de 66 ans et plus a doublé en 10 ans. Des départs massifs à la retraire sont à prévoir dans les prochaines années, mais la relève ne semble pas assurée, d’autant que le métier de pharmacien est de moins en moins rémunérateur.
L’UNPF alertait déjà les pouvoirs publics sur cette question l’année dernière dans son livre blanc « pour que la profession ait un avenir » et proposait des solutions concrètes à mettre en place pour redynamiser le métier.
Replacer le pharmacien sur son coeur de métier en développant le « pharmacien clinicien » permettra de se recentrer sur la valeur ajoutée du pharmacien et de le rémunérer sur des actes et services qu’il rend à la population.
L’UNPF souhaite renforcer le rôle du pharmacien en tant que professionnel de santé de premier recours. A ce titre, il semblerait cohérent de lui accorder un droit de prescription pour certaines pathologies mineures, définies avec les médecins et pouvoirs publics (comme cela se passe en Suisse). Le pharmacien pourra alors rediriger les patients le nécessitant vers les médecins ou services d’urgence. Le pharmacien assurera le rôle de « triage » des patients et sera rémunéré non plus seulement au nombre de boîtes vendues, mais aussi aux actes et services qu’il rendra à ses patients.
Cela nécessite une évolution juridique, proposée par l’UNPF au Ministère, pour permettre aux pharmaciens de pouvoir percevoir des honoraires en dehors du champ conventionnel et de toute ordonnance. Cette évolution sera génératrice d’économies pour la collectivité.
Il est également nécessaire de permettre aux pharmaciens de disposer de locaux délocalisés (non accessibles au public) afin de développer leurs activités spécifiques telles que la PDA, la vente en ligne, les préparations magistrales….
Des dispositions simples pour faciliter les transmissions entre les générations permettront d’attirer de nouveau les jeunes et de pérenniser la profession. L’UNPF propose de mettre en place une période de transition de 5 ans avec un assouplissement du cadre juridique et fiscal favorisant l’installation, les regroupements et les cessions.
Favoriser la mutualisation des ressources et des investissements permettra de retrouver rapidement une nouvelle dynamique de croissance.