Le 19/02/2016 | Faisons évoluer notre métier

Les chiffres d’affaires et les marges des officines sont en baisse, les fermetures se multiplient (une pharmacie ferme tous les 2 jours) et le chômage ne cesse d’augmenter (+10% par an depuis 2009). La politique gouvernementale est basée sur la multiplication des baisses de prix, le médicament servant toujours de variable d’ajustement. Ce constat dramatique est partagé par tous. Notre rôle, en tant que syndicat, est de mener une réflexion prospective afin d’assurer un avenir à notre profession. L’heure est à la reconquête de notre métier. Ne rien changer est impensable.

Il est grand temps de faire évoluer notre métier en proposant de nouveaux services pour les patients, en pariant sur l’innovation, en développant le pharmacien clinicien et en revoyant nos modes de rémunération, comme l’a réaffirmé Jean-Luc Fournival lors des Rencontres de l’Officine le  6 février dernier. Si notre activité principale aujourd’hui est la dispensation de médicaments, notre valeur ajoutée se situe au niveau du conseil, de la prévention, de l’éducation thérapeutique. Nous devons développer le rôle du pharmacien pour qu’il devienne le maillon essentiel du parcours de soin.

Faire évoluer l’exercice professionnel implique aussi de mettre en place de nouveaux modes de rémunération. Il paraît, en effet, illogique de baser la rémunération des pharmaciens uniquement sur les volumes (qui diminuent) et sur des ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique) qui sont remises en cause tous les ans et n’apportent pas de stabilité financière. L’UNPF demande la mise en place d’honoraires intellectuels basés sur les actes. Cela permettra aux pharmaciens d’innover et d’apporter de nouveaux services aux patients. Le modèle économique de l’officine de demain sera lié aux compétences et aux services qu’elle pourra proposer et non à une concurrence sur les prix.

Pour faire évoluer notre métier, il faut savoir saisir les opportunités. Ne passons pas à côté de la e-santé, de la vente en ligne ou de la PDA car d’autres acteurs sont déjà prêts à prendre le marché… L’UNPF plaide depuis longtemps en faveur de locaux délocalisés (agréés par l’ARS et non ouverts au public) pour permettre aux pharmaciens de s’investir dans ces nouvelles activités. Nous proposons également la sous-traitance pour ne pas pénaliser ceux qui ne souhaitent pas développer ces activités, mais veulent les proposer à leurs patients.

A l’heure où les reportages réduisent les pharmaciens à de simples « commerçants », il est temps d’apporter une image plus innovante de la pharmacie.  

 
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