Jean-Luc Fournival est intervenu à la journée organisée par l’URPS Ile de France le 21 janvier 2016, sur la place du pharmacien d’officine dans la lutte contre la iatrogénèse.
La iatrogénie représente un coût important en termes humain et économique, puisqu’elle est responsable de 10% des hospitalisations, de 12 000 décès et coûte 1 milliard d’euros à la collectivité tous les ans. Or, 30 à 60% de la iatrogénie est évitable…
Le pharmacien constitue un maillon essentiel pour réduire les événements indésirables graves et donc améliorer la iatrogénèse. C’est lui qui repère les situations à risque et apporte la bonne information au médecin /au patient et oriente ce dernier.
Notre exercice professionnel doit évoluer et aller vers plus de prévention, d’action sur les traitements, de services proposés aux patients… Pour l’UNPF, les missions du pharmacien de demain seront multiples :
- Logisticien (fonction d’approvisionnement)
- Clinicien
- Organisateur du réseau de soins
- Collecteur de data
Le pharmacien devra percevoir une rémunération adéquate, liée à des actes intellectuels en complément de la rémunération liée aux volumes.
En tant que syndicat, l’UNPF prépare l’avenir de la profession. Nous pensons qu’un changement de modèle est indispensable compte-tenu des difficultés actuelles (économiques, taux de chômage inquiétant chez les pharmaciens, population vieillissante..). Cela aura pour avantages de multiplier les services offerts à nos patients (et donc de conserver le marché au sein de l’officine), d’améliorer la qualité et la sécurité en développant les compétences du pharmacien clinicien, de replacer les pharmaciens sur leur cœur de métier, en leur permettant d’exercer le métier pour lequel ils ont été formés et permettre aux jeunes pharmaciens d’avoir des plans de carrière, donc d’augmenter l’attractivité de notre métier.
La gestion de la iatrogénie en Belgique et au Canada sont de bons exemples de l’implication des pharmaciens. Ils ont un positionnement stratégique (sécurité – prévention) et leur rôle dans la qualité, l’observance et le suivi des traitements est renforcé. Ce sont deux pays, dans lesquels, le rôle du pharmacien n’est pas limité à la distribution de médicaments, mais contribue à l’amélioration clinique.