Le 27/11/2015 | Vision de l'UNPF pour l'avenir de la pharmacie d'officine

Vive le pharmacien clinicien !

L’officinal doit être reconnu, recentré sur son rôle essentiel, celui de pharmacien clinicien.

La loi HPST l’a clairement positionné comme étant le référent des soins de premier recours, mais elle est restée sans effet concret jusqu’à présent.

Les pharmaciens sont de véritables spécialistes de la thérapeutique. Ils connaissent les molécules. Ils peuvent accompagner le patient, lui donner l’ensemble des informations dont il a besoin. Mais nous devons aller plus loin, mettre en place des bilans de médication et la conciliation pharmaceutique avec les patients qui le souhaitent. Cet acte intellectuel doit être rémunéré par un honoraire avec une lettre clé revalorisable. Il doit être déconnecté des volumes de médicaments vendus, quantifiable, valorisant et générateur d'économies pour la collectivité.

Cette approche, permettrait d’amoindrir les effets des baisses de prix. L’UNPF dénonce depuis longtemps le jeu cynique entre l’assurance maladie qui instaure un nouveau mode de rémunération modélisé sur des prix déterminés, mais immédiatement remis en cause par le gouvernement qui enchaîne les baisses de prix des médicaments… Malheureusement, les pharmaciens se trouvent au centre de ce jeu de dupes et en font les frais.   


Toujours est-il qu’il faut supprimer cet « honoraire  à la boîte » qui n’est pas un honoraire et rétablir son montant dans le prix du médicament. C’est dans ce cadre que nous avons sollicité des députés et sénateurs pour qu’ils puissent déposer les amendements nécessaires à ces modifications.

Une fois les prix des médicaments « stabilisés », complets et intégrant la rémunération réelle du pharmacien, il faudra mettre en place un honoraire à l’acte qui « stabilise » le réseau officinal en compensant les baisses de prix.

   

Face au déclin prévisible de notre mode d’exercice, l’UNPF veut mettre en place un autre modèle de développement des officines !

La convention pharmaceutique, présentée comme « révolutionnaire », a instauré un honoraire de dispensation (entré en vigueur au 1/01/2015) et des forfaits pour l’accompagnement de certains patients (AVK, asthmatique..). Aujourd’hui, la déception est générale parmi la profession.  Les pharmaciens sont accablés par les difficultés économiques et la réforme du mode de rémunération ne parvient même pas à compenser les nombreuses baisses de prix des médicaments. Les officines sont de plus en plus nombreuses à fermer (une tous les 2 jours, selon les chiffres de l’Ordre) et les candidats à la reprise de moins en moins nombreux. Le risque de voir apparaître des déserts pharmaceutiques est réel.

Pour éviter cela, l’UNPF propose de passer rapidement à un autre modèle économique, juridique et fiscal de l’officine, l’actuel étant complètement figé. Une rupture en somme :

  • Locaux délocalisés (fermés au public et agréés par les ARS) pour un exercice sécuritaire et qualitatif de nos expertises (préparations, PDA, internet…)
  • - Capacité à mutualiser entre officines pour partager des fonctions support : l’administration, la gestion, le management et la logistique.
  • - Par ailleurs, pour les jeunes, l’investissement est de plus en plus difficile et, pour les anciens, la transmission est compliquée. L’UNPF propose donc de créer un fonds d’investissement financé et géré par la profession pour faciliter les achats et les ventes d’officine ainsi que le renouvellement des générations.
  • - Et l’UNPF préconise aussi d’ouvrir le capital des officines à l’ensemble des pharmaciens. Actuellement, c’est l’apanage des seuls titulaires. L’article 34 bis du projet de loi de modernisation du système de santé devrait permettre aux adjoints de participer entre 5% et 10% au capital de nos entreprises. « Nous pensons que cela ne va pas assez loin, demain, il faudrait que l’ensemble des membres de nos équipes, pharmaciens ou préparateurs, puissent prendre des parts dans les officines ».
  • - Mais, c’est clair, l’UNPF a compris les leçons de la réforme de la biologie médicale, nous voulons garder une gestion pharmaceutique des officines. Donc, l’ouverture du capital sera limitée exclusivement à des pharmaciens inscrits à l’Ordre et respectant le code de la santé publique et la déontologie. Et avec des contraintes de territorialité.

Le gouvernement prévoit une Loi Macron 2 qui s’attaquera tout particulièrement à la Santé et la Pharmacie. 

Que préférez-vous voir évoluer ? Le Monopole en l’ouvrant à la GMS ? Le maillage en le détruisant et en permettant à chacun de s’installer où il veut ? ou une ouverture de capital exclusivement  réservée aux pharmaciens inscrits à l’ordre. 

 
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