L’analyse économique présentée par l’assurance maladie, lors de la réunion consacrée au suivi de la rémunération des pharmaciens, tend à démontrer que la marge des pharmaciens a augmenté en 2014. Cette présentation fallacieuse et partielle intègre dans les revenus des pharmaciens le CICE, l’indemnisation des gardes et les entretiens pharmaceutiques censés compenser un impact de 217 millions d’euros sur la marge (baisses de prix) et un marché des médicaments délivrés en ville en recul de -0.8%.
Nous pensons, au contraire, que la mise en place de l’honoraire à la boîte n’a pas permis de protéger la marge officinale et n’a pas empêché sa diminution de 2% au mois de janvier.
L’assurance maladie va encore plus loin en projetant une augmentation de la marge pour l’année 2015, alors que tous les voyants économiques sont dans le rouge et que les baisses de prix (LFSS 2015) annoncées sont considérables.
Il nous paraît urgent de faire évoluer la rémunération en introduisant un honoraire à l’ordonnance afin d’apporter une stabilité économique pour l’officine. C’est pourquoi Jean-Luc Fournival a lu une déclaration (cf communiqué) dans laquelle il a demandé la réouverture des négociations sur la rémunération afin de mettre en place un honoraire intellectuel complémentaire lié à des actes et la suppression du capage des produits de la 3ème tranche de la MDL.
L’argument avancé par l’assurance maladie, selon lequel, la réforme a été engagée de façon « démocratique » et conclue avec la majorité de la profession n’est pas satisfaisant et ne correspond pas à la réalité. En effet, la majorité des pharmaciens a manifesté son opposition à cette réforme. Il paraît inconcevable de ne pas prendre en compte l’ensemble de la profession….
L’attitude de l’assurance maladie en l’absence de son Directeur Général aujourd’hui, n’empêchera pas l’UNPF de poursuivre son combat pour faire évoluer la rémunération et moderniser la profession afin qu’elle puisse innover et proposer des services de qualité aux patients.