Le député Ferrand a remis hier son rapport relatif aux professions réglementées au Ministre de l’Economie. Malgré nos demandes, le député Ferrand n’a pas pris la peine d’auditionner l’ensemble des représentants de la profession et s’est contenté des instances ordinales, ce que nous déplorons fortement.
Le rapport préconise un assouplissement des règles de transfert et de regroupement des officines. Si nous sommes favorables à ces mesures, nous souhaitons que le maillage, idéalement réparti sur l’ensemble du territoire soit conservé. C’est en effet, la seule façon de garantir à l’ensemble des patients un égal accès aux soins. Nous demandons, néanmoins en plus de cet assouplissement, des incitations fiscales pour les regroupements afin de favoriser les jeunes pharmaciens.
Nous sommes également favorables au développement des missions interprofessionnelles. Le pharmacien y a toute sa place, à condition que tous les professionnels de santé impliqués puissent bénéficier des même conditions et avantages.
Concernant l’ouverture du capital, le rapport ne prend pas en compte l’ensemble des pharmaciens exerçant dans des structures juridiques autres que les SEL. Afin d’éviter toute discrimination entre les pharmaciens, nous demandons la mise en place d’une période transitoire de 5 ans pendant laquelle les droits de mutation pour passer en SEL seraient supprimés. Cela permettrait au réseau de se restructurer.
Nous rappelons toutefois, que l’ouverture du capital doit être limitée aux seuls pharmaciens. Or, le rapport laisse planer un doute sur ce point. Par ailleurs, nous souhaitons qu’une instance indépendante, composée des représentants de la profession soit chargée du contrôle des structures juridiques.
Le rapport prévoit une évolution des conditions d’exercice officinal et notamment la pratique de la vaccination par les pharmaciens. L’UNPF n’y est pas favorable et précise qu’elle n’en a jamais fait la demande auprès des pouvoirs publics.
La vaccination en officine pose plusieurs problèmes pour les pharmaciens : mise à disposition de locaux certifiés, formation du personnel, responsabilité engagée, relations interprofessionnelles difficiles à gérer…
Néanmoins, le pharmacien est un professionnel de santé qui assure une bonne prise en charge des patients. A ce titre, il pourra, dans des cas bien spécifiques et dans des bonnes conditions, pratiquer la vaccination afin d’apporter un service à ses patients.
L’UNPF demande que les nouvelles missions du pharmacien, prévues dans la loi HPST, soient effectivement mises en place et rémunérées.
Si l’assouplissement du cadre de la vente en ligne est souhaitable, il nous paraît dangereux de s’exonérer complètement de l’obligation d’une officine physique car le risque de « déresponsabilisation » du Professionnel de Santé est réelle et l’existence de « pure player » entraînera les mêmes risques en termes de santé publique que la vente en GMS : des pharmaciens cantonnés à de la logistique sans aucune connaissance des traitements « autres et prescrits » des patients et une incapacité totale à gérer les effets secondaires et interactions. Cela entraînerait un risque iatrogène accru pour les patients et des conséquences non négligeables en termes de santé publique.
Nous pensons que la compétence exclusive de la vente des médicaments appartient au couple pharmacien/officine, indissociable. La vente en ligne doit donc s’adosser à une pharmacie physique ou à un local agréé par l’ARS (et non ouvert au public) lui-même adossé à une pharmacie physique.