Reçue par les cabinets de Marisol Touraine et d’Arnaud Montebourg, l’UNPF a réaffirmé ses positions sur les différents sujets d’actualité intéressant la pharmacie d’officine.
L’UNPF a insisté, auprès du cabinet d’Arnaud Montebourg, sur le fait que les pharmaciens ne défendaient pas un monopole de situation, mais bien un monopole d’exercice lié à l’utilisation particulière des médicaments. Dans la mesure où la mise sur le marché de chaque médicament est subordonnée à un rapport bénéfice/risque, l’UNPF a sensibilisé ses interlocuteurs sur l’intérêt de conserver une dispensation effectuée par des pharmaciens et des équipes pharmaceutiques, experts du médicament.
L’UNPF a réitéré sa demande de mise en place d’incitations fiscales pour les regroupements d’officines et la possibilité de pratiquer des rétrocessions. Le cabinet du Ministre a d’ailleurs fait part de sa volonté de trouver des leviers de croissance pour les officines et a été très attentif aux arguments de l’UNPF.
Consciente des dangers d’une communication démagogique d’Arnaud Montebourg, l’UNPF appelle l’ensemble de la profession à se réunir pour défendre le monopole d’exercice et le maillage territorial qui offre à l’ensemble des patients un service de qualité.
L’UNPF a, par ailleurs, réaffirmé auprès du cabinet de Marisol Touraine, son opposition à la mise en place d’une rémunération à la boîte. Cette position est confortée par les 9 000 pétitions reçues à ce jour qui expriment un rejet massif de cette réforme par les pharmaciens. Dans un contexte de maîtrise des prescriptions et de baisse des volumes, l’UNPF a rappelé que l’honoraire à la boîte était complètement inadapté et risqué pour l’avenir de l’officine. En outre, le capage prévu sur la 3ème tranche de la marge dégressive lissée ne fera qu’amplifier les pertes de marge, alors que les produits de cette tranche sont en croissance.
L’UNPF a fait part de son inquiétude quant à la mise en place de cette réforme, en raison notamment des textes juridiques qui n’ont toujours pas été publiés (arrêté sur les PMF remboursables, arrêté sur le plafond de 40% sur les remises génériques). Le Ministère de la santé a estimé qu’aucun texte n’était nécessaire pour affirmer que l’honoraire était lié au médicament (simple interprétation juridique de la direction de la sécurité sociale, cet argument ne protège en rien l’honoraire à la boîte).
L’UNPF a rappelé que les délais d’écoulement des stocks liés à la suppression de la vignette étaient tout à fait insuffisants. En effet, la mise à jour du fichier prix chez les pharmaciens nécessite un passage par les gestionnaires de fichier et les sociétés de service. Cela entraine des décalages entre le fichier opposable du CEPS et le fichier des officines. Concernant les DOM, les délais d’écoulement prévus pour les pharmaciens sont inacceptables. Compte tenu des conditions particulières d’exercice, ils entrainent une disparité de traitement entre ce qui est accordé aux répartiteurs et aux pharmaciens.
L’UNPF a plaidé pour la mise en place rapide d’un honoraire de dispensation qui semble être, non seulement, la seule proposition faisant l'unanimité de la profession, mais aussi le seul moyen de faire face aux mesures impactant l’officine (baisse de prix, baisse des volumes, plan d’économies sur le médicament …).
L’UNPF est consciente du soutien apporté par notre Ministre de tutelle dans la défense du monopole pharmaceutique, pour des raisons de santé publique.