En introduisant le programme d’accompagnement des patients sous traitement anti-coagulant oral (ACO) au sein des nouvelles missions prévues par la Convention pharmaceutique, le rôle des pharmaciens en tant que professionnels de santé de proximité apparaissait renforcé.
Or, les négociations actuelles, relatives à cette nouvelle mission, semblent reléguer le pharmacien à un rôle subalterne. En effet, lors de la dernière réunion du CPN PA (Comité Paritaire National des Programmes d’Action), les trois syndicats de pharmaciens ont découvert d’une part que la CNAMTS envisageait l’envoi au patient sous anti-coagulant oral (ACO), d’un formulaire d’adhésion pré-rempli par ses soins et d’autre part, que l’initiation du programme de suivi serait réalisée par le médecin prescripteur.
Il n’est prévu aucun formulaire vierge que le pharmacien proposerait au patient chronique.
Cela ne correspond pas aux engagements de départ négociés avec l’Assurance Maladie.
La CNAMTS estime que cette mission doit faire l’objet d’une négociation avec les autres professionnels de santé concernés, ce qui est contraire à l’engagement conventionnel. Dans ces conditions, le pharmacien ne pourra, en aucun cas, avoir un rôle moteur et initiateur du suivi. Seule la soumission à la prescription médicale semble envisagée par la CNAMTS. Cela, encore une fois, ne correspond pas aux engagements de départ. Si L’UNPF est favorable à une coopération interprofessionnelle, celle-ci doit se faire dans le respect de chaque professionnel.
Il semble probable que la rémunération liée à l’initiation soit affectée à d’autres professionnels de santé. Il convient, toutefois, de rappeler que le forfait de 40 euros prévu par an et par patient pour les pharmaciens ne constitue pas une rémunération supplémentaire, mais bien un « soutien » à la perte de la marge officinale. La projection économique liée à la rémunération de 40 euros par an et par patient suivi, dès l’année prochaine, est illusoire en l’état.