Depuis plusieurs semaines maintenant, les pharmaciens manifestent de plus en plus fortement leur inquiétude et leur opposition face à la réforme de la rémunération contresignée par l’Assurance maladie et entérinée par les autorités de tutelle.
Les 3,5 milliards d’économies prévues par le plan gouvernemental sous forme de baisse des prix des médicaments princeps et génériques s’ajoutent aux lourds efforts économiques déjà demandés aux pharmaciens depuis plusieurs années (PLFSS successifs, baisses de prix du CEPS…).
Réformer le système de rémunération d’une profession en temps de crise était déjà économiquement dangereux, mais avec un plan d’économies d’une telle ampleur, cela devient suicidaire pour les officines.
L’UNPF reste persuadée qu’une autre réforme est possible, comme elle le soutient depuis le début des négociations.
En effet, il est possible d’envisager une autre réforme qui soit compatible avec la convention pharmaceutique, qui ne diminue pas la marge des pharmaciens, qui déconnecte la rémunération des volumes (en baisse), qui sécurise les remises sur les génériques et qui n’engendre pas de coût supplémentaire pour la collectivité.
Cette réforme repose sur la mise en place d’un honoraire à l’ordonnance, financé par une partie des sommes liées aux contrats de coopération. L’UNPF considère qu’il est vital de sauvegarder l’économie du générique qui représente 30% de la marge actuelle des pharmaciens.
Paradoxalement, le système encadré, proposé par l’assurance maladie n’apporte aucune sécurisation économique pour les pharmaciens, notamment face au danger de la concurrence entre confrères, des baisses de prix ou des déremboursements. Seul, le petit risque est pris compte pour les médicaments dont le PFHT est inférieur à 1,92€. Or, les mesures de baisses tarifaires prises par le gouvernement impactent les médicaments des 2ème et 3ème tranches de la marge dégressive lissée, les seules à progresser.
L’UNPF refuse la réforme de l’Assurance maladie et alerte sur les conséquences désastreuses qu’elle aura pour le réseau pharmaceutique. L’UNPF souhaite, au contraire, œuvrer pour la défense d’un modèle officinal entrepreneurial et responsable.